» L’impact de l’intelligence artificielle sur les services publics pourrait faire l’objet de travaux futurs « .

Daniela Battisti, responsable des relations internationales au Département de la transformation numérique italien, partage son enthousiasme pour le travail déjà effectué au sein du GPAI et évoque les futures pistes de réflexion.

Comment une organisation internationale comme le GPAI peut-elle jouer un rôle dans l’intelligence artificielle responsable ? 

Le GPAI est un excellent exemple de coopération multilatérale entre démocraties sur le sujet de l’intelligence artificielle.  L’une de ses grandes forces est son approche multipartite, qui permet un riche échange de points entre gouvernements, groupes de réflexion, experts universitaires et entreprises. Cette approche permet non seulement de développer concrètement des solutions d’intelligence artificielle, mais aussi de fixer des normes de sécurité et de respect de la vie privée pour les utilisateurs. 

Par normes, nous entendons une solution qui converge vers le respect des principes de l’IA selon l’OCDE. L’Italie a été parmi les premiers pays à rejoindre le GPAI et à soutenir ses orientations. 

Quelles ont été les principales réalisations du GPAI jusqu’à présent ?

L’ensemble de la communauté GPAI a fait un travail remarquable pour rendre ce partenariat concret et opérationnel. Ce pragmatisme s’est matérialisé dans un certain nombre de groupes de travail, notamment l’IA responsable, la réponse de l’IA à la pandémie et la création d’un laboratoire virtuel dans le cadre du groupe sur l’avenir du travail. Pour ce qui est de ce dernier, l’implication d’une communauté d’étudiants dans la première phase d’expansion a été particulièrement intéressante car les étudiants apportent une réelle fraîcheur de perspective et d’analyse que même les plus brillants universitaires ne possèdent pas. 

Comment définiriez-vous les défis à venir ?

L’expansion du GPAI à d’autres pays peut être considérée à la fois comme une évolution positive et comme une entreprise laborieuse : les universitaires et les nouveaux participants doivent passer par une phase de démarrage où ils doivent se mettre au diapason des pratiques existantes, déjà pleinement intégrées par les membres plus anciens. Le fonctionnement du GPAI, qui est déjà efficace, pourrait également être amélioré. 

Quels sont les projets que  l’Italie aimerait voir développés lors des futures sessions du GPAI ? 

L’impact de l’intelligence artificielle sur les services publics est probablement un sujet qui pourrait être discuté à l’avenir au sein du GPAI. Certains pays, comme les États-Unis, Israël et, dans une moindre mesure, le Japon, effectuent déjà des travaux dans ce domaine. Et il serait souhaitable de développer une approche européenne, qui serait sans doute très bien accueillie par des pays comme la France, l’Italie ou l’Allemagne, pour lesquels les services administratifs restent souvent imposants et complexes. Une approche des politiques publiques par l’intelligence artificielle permettrait au secteur public de contribuer à atteindre une certaine indépendance numérique. Dans le même temps, elle permettrait d’améliorer les services publics et de contribuer à une plus grande transparence.