En 2022, les experts du PMIA souhaitent étendre leurs réflexions sur la lutte contre le changement climatique à la biodiversité et poursuivre ses travaux en matière de réduction des émissions de CO2.

Co-présidé par Raja Chatila, ancien directeur de l’Institut des Systèmes Intelligents et de Robotique à Sorbonne Université, les travaux du groupe de travail IA Responsable, ont progressé cette année à pas de géants… et ce, en seulement trois petits mois ! Le groupe de travail sur le climat co-animé par Nicolas Miailhe et Raja Chatila s’est ainsi entouré de l’expertise de deux associations émanant d’universités, l’une Climate Change AI basée aux États-Unis et l’autre Centre for Climate & AI en Grande-Bretagne. De cette collaboration est né un document détaillant la nature des actions qui pourraient être entreprises en matière de lutte contre le changement climatique. « Nous avons fait appel à des entreprises qui développent des projets concrets liés au changement climatique en leur demandant de nous fournir un certain nombre de cas », explique Raja Chatila, « il fallait que nous puissions nous ancrer sur des réalités de terrain ». Un certain nombre de recommandations sont nées de ces travaux parmi lesquels la nécessité d’un soutien aux applications basées sur l’IA pour combattre et s’adapter aux changements climatiques.

Au centre des recommandations du groupe de travail IA Responsable du PMIA, la réduction des émissions de CO2 fera aussi l’objet d’un approfondissement en 2022. L’organisation internationale prévoit également d’étendre ses travaux l’an prochain à la biodiversité. « Il faut bien voir que le changement climatique a un impact sur la biodiversité comme en témoigne la disparition des espèces tout particulièrement dans certaines régions du monde », explique Raja Chatila, « il s’agit d’une question de survie pour tous les êtres vivants ». L’ambition du groupe de travail du PMIA sera donc l’an prochain d’étudier et de mieux comprendre la façon dont les outils de l’IA peuvent être utilisés pour combattre les impacts du climat sur l’environnement et la biodiversité.

Les domaines d’applications sont larges et permettraient de répondre à certaines questions : quelles terres vont devenir arides ? Quelles zones risquent d’être inondées ? Quels emplacements géographiques peuvent de subir des modifications de climat ? « Notre ambition est d’essayer de prédire à partir de données comment la situation évoluera sous l’effet de ces changements climatiques et, par la suite, éclairer les politiques publiques », explique Raja Chatila.

Le co-président du groupe de travail sur l’IA responsable signale que l’intention est non seulement d’impliquer les gouvernements des pays membres du PMIA mais aussi ceux qui n’en font pas partie de façon à créer une vraie coopération internationale sur ce sujet. « Nous visons à faire des propositions aux États afin que les actions et les moyens souvent morcelés puissent être mis en commun, coordonnés et encouragés par de nouvelles politiques. Nous souhaitons enfin promouvoir une capacité d’interaction entre le secteur privé et le secteur public afin de garantir une meilleure efficacité des moyens déployés », conclut-il.