Le 2ème Sommet du PMIA a consacré la création d’une vraie communauté sur l’IA

Le Sommet du PMIA qui s’est tenu à l’Institut de France à Paris les 11 et 12 novembre, a réuni quelque 600 personnes (présentiel, plateforme et Youtube). Objectif : promouvoir une utilisation responsable de l’intelligence artificielle dans un esprit de respect des droits de la personne, d’inclusion, de diversité, d’innovation et de croissance économique.

Les 11 et 12 novembre 2021, des experts internationaux de l’intelligence artificielle, issus de la société civile, du monde universitaire, de l’industrie et des gouvernements se sont réunis lors du 2ème Sommet du Partenariat mondial sur l’intelligence artificielle (PMIA) qui s’est tenu à Paris. L’événement a été l’occasion pour les experts d’échanger sur leurs travaux et leurs objectifs pour faire progresser le développement responsable de l’IA mais aussi d’engager des discussions et de croiser les points de vue afin de construire des projets communs. Le Sommet de Paris a ainsi permis de donner corps à une vraie communauté.

Point d’orgue de dix-huit mois de travail, ce 2ème rendez-vous a aussi permis aux cinq Groupes d’experts, constitués l’an dernier lors du Sommet inaugural à Montréal, de présenter les développements récents de leurs travaux. Les cinq thématiques explorées sont l’IA Responsable avec un sous-groupe ad hoc sur l’IA et la Réponse aux Pandémies, la Gouvernance des Données, l’Avenir du Travail et l’Innovation et la Commercialisation. Les propositions, recommandations et analyses des différents Groupes de travail n’ont pas manqué.

Des travaux sur cinq grandes thématiques

Le Groupe de travail sur l’IA Responsable a notamment créé un Comité Action Climat et Préservation de la Biodiversité afin de commencer à réfléchir au potentiel de l’IA en matière de lutte contre le réchauffement climatique. Le Groupe de travail propose de récolter des données et d’établir des mesures de l’impact de l’IA sur l’environnement mais aussi de préciser les standards, les outils d’évaluation et les pratiques les plus vertueuses. Le sous-groupe de travail ad hoc sur l’IA et la Réponse aux Pandémies a présenté quant à lui une feuille de route pour encourager l’innovation et le secteur public à soutenir la recherche là où le marché ne parvient pas à résoudre des problèmes urgents.

Sur le thème de la Gouvernance des Données, le Groupe de travail dédié s’est entre autres attaché à favoriser la création de fiducies de données donnant aux individus et collectivités les moyens de défendre leurs droits en matière de données. Il a également travaillé sur le concept d’équité des données (data justice) visant à établir un cadre équitable en termes d’accès, de représentation et de transparence de données utiles au développement de l’IA. 

Le Groupe d’experts travaillant sur le thème de l’Avenir du Travail s’est penché sur la façon dont les ressources technologiques de l’IA sont utilisées pour favoriser un travail décent et plus équitable. L’objectif est de mettre en place des processus opérationnels avec lesquels les principes d’équité peuvent être « appliqués, mesurés et évalués dans n’importe quel lieu de travail ». 

Enfin, le Groupe de travail Innovation et Commercialisation s’est pour sa part concentré sur les PME, souvent démunies face à l’intelligence artificielle. Le secteur agricole notamment est au cœur de ses travaux avec parmi ses objectifs la mise en ligne d’un portail internet donnant accès à une bibliothèque classée par thèmes (bonnes pratiques, comment digitaliser sa ferme…).

Alimenter le débat public et éclairer les gouvernements 

Lors du Sommet des 11 et 12 novembre, des sessions additionnelles ont également été organisées afin de permettre l’engagement de partenariats externes, condition sine qua non du succès de cette initiative appelée à essaimer le plus largement possible à travers la planète. Avec un Comité directeur désormais tripartite (Canada, France, Japon), le PMIA compte bien en effet élargir son champ d’action tant sur le plan thématique que géographique. L’idée étant plus que jamais d’alimenter le débat public et d’éclairer les gouvernements sur des questions complexes en perpétuelle évolution. 

Sur ce point, les déclarations du Président français Emmanuel Macron et du Premier ministre canadien Justin Trudeau soulignant, lors du Paris Peace Forum, la nécessité du PMIA soulignent combien le travail des experts a vocation à éclairer les chefs d’État et de gouvernement dans leur décision en matière d’IA et de numérique.